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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/242

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Cependant, Robert n’hésita pas, et, à force d’adresse et d’énergie, il atteignit l’arête supérieure.

Là, pour reprendre haleine et aussi pour examiner la déclivité sur laquelle il lui restait à s’aventurer, il se mit à califourchon, faisant face au jardin.

De ce point culminant, il parvint à distinguer à dix pieds en dessous du faîte, les deux plaques en verre qui marquaient de deux tâches blanchâtres le fond plus sombre de la toiture.

Comme il l’avait prévu, elles étaient baissées et, soit qu’elles fussent trop épaisses, soit que l’intérieur du grenier fût plongé dans une obscurité complète, elles ne laissaient passer aucune clarté.

Le travail devait donc se compliquer de la nécessité de les soulever avec son levier et du danger de glisser pendant l’opération.

Robert allait cependant se risquer sur ce plan incliné qui aboutissait à un précipice, lorsque qu’il vit briller une lumière au dernier étage de l’hôtel particulier dont la façade donnait sur la rue Milton.

— Tiens ! se dit-il, les maîtres sont revenus depuis ce matin.

Presque qu’aussitôt la lumière disparut, pour reparaître un instant après à l’étage au-dessous, et disparaître encore.

Robert comprit que cette lumière était portée par quelqu’un qui descendait au rez-de-chaussée de l’hôtel, et de là, peut-être dans le jardin.

Pour s’en assurer, il s’avança sur le faîte, jambe de-ci, jambe de-là. Arrivé au bout, il se coucha, le corps allongé et la tête dépassant l’extrémité de l’arête.

La position n’était pas commode, mais il fut bientôt récompensé de la peine qu’il avait prise.