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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/243

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D’abord, il revit la lumière qui avait disparu et il reconnut que, cette fois, elle brillait à une fenêtre du rez-de-chaussée de l’hôtel. Puis, elle disparut encore, mais elle fut remplacée presque aussitôt par une autre clarté moins vive. Ce n’était plus qu’un point lumineux, et ce point ne tarda guère à changer de place. Il s’éclipsa un instant pour reparaître en haut du perron.

Un homme, porteur d’une lanterne, descendit lentement dans le jardin et se dirigea en droite ligne vers le bâtiment sur le faîte duquel Robert était perché. Évidemment, cet homme dont l’obscurité l’empêchait de distinguer les traits, ne sortait pas, à cette heure de la nuit, pour se promener par les allées. Et, en effet, Robert le vit, précisément au-dessous de lui, ouvrir une porte et entrer dans le corps de logis attenant à la maison de Marcandier. Donc, les habitants de l’hôtel de la rue Milton avaient aussi accès à ce corps de logis.

Étaient-ils complices de l’usurier qui séquestrait une femme, ou bien, comme l’affirmait M. Rubis sur l’ongle, un mur mitoyen divisait-il en deux parties le bâtiment suspect ? Et, s’il en existait un, où se trouvait-il placé par rapport au grenier transformé en prison ? Séparait-il le grenier de l’habitation de Marcandier, ou le séparait-il d’un magasin à fourrages dépendant de l’hôtel particulier ? Rien n’empêchait d’ailleurs que le galetas où la femme était enfermée eût deux portes : une du côté de la maison de la rue Rodier, et l’autre du côté du jardin. Et s’il en était ainsi, la complicité du voisin n’était pas douteuse.

Quoiqu’il en fût, le mystère se compliquait, au