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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/251

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préservatrice et le fanal qui allait enfin entrer en scène.

La bougie brûlait toujours et le moment était venu de l’utiliser pour éclairer les profondeurs du grenier.

Bécherel laissa couler doucement par l’ouverture le câble qui la portait, suivit des yeux la lumière qui descendait lentement, et quand la lanterne se posa sur le plancher, il reconnut que le local où était enfermée la malheureuse qu’il venait délivrer n’avait pas plus de dix à douze pieds d’élévation.

La corde était trop longue de deux mètres, et il dut la filer jusqu’au bout pour n’avoir pas à subir un nouvel à-coup lorsqu’il s’en servirait pour descendre.

Enfin, penché sur le trou, il regarda et il s’aperçut bien vite que le pouvoir éclairant de son falot n’était pas assez fort pour percer les ténèbres du grenier. Le foyer lumineux ne s’étendait ni très loin, ni très haut. Il n’éclairait que les planches noircies par l’usage qui remplaçaient le parquet dans cette chambre occupée par une femme.

De meubles, Bécherel n’en apercevait aucun et la prisonnière ne se montrait pas.

La lumière devait cependant l’avoir réveillée, si elle dormait. Pourquoi, au lieu de s’approcher, restait-elle tapie dans quelque coin de son cachot ? N’avait-elle donc pas compris que cette lanterne, venue d’en haut, lui annonçait du secours ?

Bécherel s’apercevait un peu tard que le luminaire dont il s’était muni ne pourrait lui être utile qu’à condition de descendre lui-même et de le tenir à la main. Pourtant, il aurait bien voulu, avant de