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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/253

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redevint invisible. Elle s’était sans doute réfugiée à l’autre bout du grenier, et elle ne se montra plus.

Maintenant Robert ne pouvait plus compter qu’elle reviendrait et, pour pousser l’aventure plus loin, il fallait absolument qu’il payât de sa personne.

Quel besoin avait-il, après tout, de voir la figure de la séquestrée ? Il ne la connaissait pas et s’il existait une ressemblance entre cette malheureuse et Violette, il n’aurait pas pu la constater à distance. Il ne lui restait d’autre moyen d’en finir que de s’aboucher avec elle, de lui parler, de l’interroger et il ne pouvait vraiment pas l’interpeller du haut du toit, surtout depuis qu’elle se cachait.

Du reste, pour être assuré de ne courir aucun risque, il lui suffisait de savoir qu’il n’allait pas avoir affaire à un homme, et il le savait, car s’il y en avait eu un dans le grenier, l’apparition de la lanterne l’aurait décidé à se découvrir.

Bécherel n’hésita pas. Le levier dont il s’était servi était resté sur le toit, fort heureusement, car il aurait pu tomber dans la ruelle, et Bécherel, qui tenait à ne pas laisser de traces de son passage, s’empressa de le réintégrer dans sa poche. Après quoi, il se retourna pour introduire ses jambes dans le soupirail, saisir la corde et commencer à descendre, en s’aidant des nœuds.

Cet exercice n’était qu’un jeu en comparaison des difficultés qu’il avait déjà surmontées et il eut tôt fait d’arriver en bas.

Dès qu’il eut pris pied, il décrocha le falot, l’éleva à la hauteur de sa poitrine et chercha la femme.

Il ne la trouva point tout d’abord, mais il vit