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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/254

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qu’en fait de meubles, ce galetas ne contenait qu’un lit de sangle, garni d’une paillasse. Pas de chaises, pas une table. Rien qu’une longue planche fixée à la muraille, une cruche en grès, et dans un coin, un paravent troué.

Sur la planche, les restes d’un repas de cénobite : des fruits avariés et un morceau de fromage moisi.

Les détenus de Mazas sont infiniment mieux traités, et Bécherel se demanda comment une créature humaine avait pu résister à un pareil régime.

Où était-elle ? Elle n’avait pu sortir de son cachot et, pour la découvrir, il entreprit de faire le tour du grenier que la lumière du fanal éclairait incomplètement.

En longeant le mur, il ne tarda point à rencontrer la porte bardée de fer à laquelle il avait heurté la première fois qu’il était venu chez Rubis sur l’ongle, et, un peu plus loin, le paravent qu’il s’empressa d’écarter.

Robert s’attendait un peu à trouver la recluse collée contre ce paravent, mais il ne prévoyait pas qu’il allait la trouver agenouillée sur le plancher et cachant sa figure avec ses mains.

Il ne l’aperçut pas tout d’abord, mais il faillit trébucher en la heurtant. Averti par ce contact, il abaissa son fanal et les rayons lumineux tombèrent en plein sur un corps plié en deux qui avait l’apparence d’un sac de laine.

— Relevez-vous, madame, dit-il en touchant l’épaule de la femme, qui répondit par un gémissement.

— Je viens vous délivrer, ajouta-t-il.

Elle se redressa un peu et montra à demi son