Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/262

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— Par où ? demanda brusquement la prisonnière. Il a fermé la porte à triple verrou… comme toujours.

— Qui, il ?

— Mon persécuteur… mon bourreau… celui qui me retient dans ce cachot et qui m’y laisse mourir de faim et de froid. Je l’ai supplié cent fois de me tuer. Il ne veut pas.

— Pourquoi vous torture-t-il ainsi ?

— Je ne sais pas.

— Mais vous savez qui il est ?

— Non.

— Vous pouvez du moins me décrire son visage, puisqu’il vient ici toutes les nuits.

— Il vient masqué. Je n’ai jamais vu ses traits.

— C’est étrange… Mais cela prouve que vous le connaissez. Si vous ne l’aviez pas vu autrefois, alors que vous étiez libre, il ne prendrait pas la précaution de se masquer. Mais, enfin, il vous parle…

— À peine. Il me jette ma pitance, et, quand j’essaie de me plaindre, il ne me répond pas.

— N’entre-t-il que de ce côté ? demanda Robert en désignant du doigt la porte qui devait donner sur un escalier conduisant au jardin.

— Je ne le vois pas toujours entrer. Il arrive souvent pendant que je dors. Mais je suis certaine qu’il ne sort que par là… Je me réveille quand il vient et je le vois sortir.

Toutes ces réponses à des questions dont chacune avait un but précis n’éclaircissaient pas le mystère que Bécherel s’efforçait de pénétrer, mais les dernières avaient été formulées d’une façon plus nette,