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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/283

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ner, et il ne s’étonna pas trop d’entendre Jeannic lui demander la permission de minuit sous prétexte d’aller rejoindre un compatriote qui venait d’arriver à Paris.

En même temps, Jeannic lui remit une lettre venue de la poste.

Cette lettre n’était pas timbrée de Rennes et l’écriture de l’adresse n’était pas de Mme de Bécherel.

Elle n’avait rien de particulier, cette enveloppe que Jeannic venait de remettre à son maître, de la main à la main, car Bécherel n’en était pas encore à se faire présenter sa correspondance sur un plateau d’argent.

C’était une lettre tout ordinaire, formant un pli carré et fermée tout bonnement à la gomme. Robert n’avait qu’à l’ouvrir pour la lire, mais il aimait à deviner, en examinant l’adresse, le nom de la personne qui lui écrivait. C’était chez lui une manie, quand il ne reconnaissait pas l’écriture à première vue, et cette fois, il était sûr de n’avoir jamais vu celle de la souscription.

Cette écriture ronde, menue et serrée avait un caractère particulier, mais elle n’avait pas de sexe. Elle pouvait être aussi bien d’un homme que d’une femme.

Le timbre de la poste portait l’indication du bureau de la place de la Bourse.

Que contenait ce message ? Une bonne nouvelle, ou la facture d’un fournisseur ? Robert se le demanda avant de la décacheter. Il lui trouvait un air mystérieux et, en homme d’imagination qu’il était, il se figurait qu’il allait y trouver la solution