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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/330

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Malheureusement, cette fenêtre donnait sur une cour intérieure où elle ne vit que le coupé qui l’avait amenée. Il était déjà dételé et le cocher avait disparu.

Et cette cour était close par un mur qui interceptait complètement la vue.

Violette ne savait même pas où se trouvait cet hôtel maudit, car pendant le trajet, elle n’avait pas pris garde au chemin que le coupé avait suivi.

— Eh ! bien, chère amie, comment vous trouvez-vous dans votre nouveau logement ? dit une voix derrière elle.

Violette tressauta, comme si elle eût été mordue par un serpent et, en se retournant, elle se trouva face à face avec l’homme qu’elle haïssait et qu’elle méprisait le plus.

L’odieux Galimas était là devant elle, l’air insolent, le chapeau sur la tête, l’œil allumé et le sourire aux lèvres, un mauvais sourire qui fit frissonner la jeune fille.

Instinctivement, elle s’était adossée à la fenêtre ouverte et elle ne bougeait pas.

— Que diable ! faites-vous là, chère enfant ? reprit le coulissier. Vous allez vous enrhumer. Fermez donc cette croisée et venez vous asseoir sur ce fauteuil qui vous tend les bras. Vous y serez beaucoup mieux et nous pourrons causer. Nous avons un tas de choses à nous dire, car nous ne nous sommes pas vus depuis que vous avez quitté le salon de cette excellente comtesse.

— Sortes ! dit Violette d’une voix étranglée par l’émotion.

— Que je sorte ? ah ! vous avez bien dit ça ! Et je