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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/337

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Et celui-là, il l’avait sous la main, dans le sous-sol de l’hôtel où il attendait que Galimas vînt lui rapporter ce qui se passait là-haut.

Ce sous-sol contenait la cuisine, l’office et la cave ; mais le service de la nouvelle maîtresse du logis ne fonctionnait pas encore et les deux alliés n’avaient pas à craindre d’y être dérangés.

— Eh bien ? demanda l’ami du coulissier.

— Eh ! bien, mon cher, répondit Galimas, je n’ai rien pu tirer de cette sauvagesse, pas même une promesse vague. Elle parle de se tuer… rien que ça ! Je crois bien qu’elle joue la comédie, ailleurs qu’à la scène, mais ça commence mal.

— Je t’avais prévenu.

— Oh ! je sais qu’elle s’apprivoisera.

— En es-tu bien sûr ?

— Pas absolument et si je pensais qu’elle restera toujours aussi farouche…

— Que ferais-tu ?

— Je la lâcherais carrément. Je n’ai aucun goût pour les coups de griffe et je serais sûr d’en recevoir, si cette petite ne change pas de caractère.

— Alors, tous les frais d’installation que tu as faits…

— Serviraient pour une autre. Il n’y a pas qu’elle de jolie fille, à Paris. Et quand même l’hôtel resterait vacant jusqu’à meilleure occasion, je n’en mourrais pas. J’ai gagné assez d’argent depuis un mois pour me passer la fantaisie d’avoir une petite maison toute prête pour y loger une maîtresse, quand j’en aurai trouvé une qui en vaudra la peine.

— Il est certain que tu peux te payer ce caprice-là. Mais cette Violette, si tu ne la gardes pas, il