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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/387

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— Allons ! se dit-il avec un sang-froid que Robert de Bécherel lui aurait envié, j’avais deviné qu’il voulait en finir. Il s’est tué. Il a bien fait.

C’est égal, c’était un homme bien trempé… et ce n’est pas cette canaille de Marcandier qui en ferait autant.

Violette est capable de pleurer son père, mais elle ne le pleurera que plus tard, car le ne vais pas lui dire qu’il est mort, avant de l’emmener d’ici, avec sa mère.

Il s’agit seulement de bien manœuvrer pour que le départ s’effectue sans encombre.

Arrivé dans le corridor, il constata que le valet n’était pas rentré — Morgan avait dû l’envoyer en course pour se débarrasser de lui — et au lieu d’aller dans le jardin, il ouvrit la porte de la rue.

Robert l’y attendait.

— Violette est retrouvée, lui dit-il ; sa mère aussi. Ne m’en demande pas davantage en ce moment et fais avancer le fiacre jusqu’au bas de ce perron. Renvoie les agents, et dis-leur que je serai dans une heure à la préfecture. Monte sur le siège à côté du cocher. Nous allons chez Violette. Tâche qu’elle ne te voie pas. Je ne veux pas d’explications ni d’attendrissements dans la rue. Et il ne faut pas non plus que la folle te reconnaisse. Nous aurions une scène.

Bécherel obéit sans répliquer et tout se passa comme le voulait M. de Mornac.

Il avait fait bonne besogne, cet intrépide colonel. Grâce à lui, Violette était sauvée, Robert ne craignait plus de la perdre. Il ne leur restait qu’à être heureux.