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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/39

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— J’ai aussi l’habitude de corriger les malappris et je vais…

— Messieurs ! messieurs ! crièrent les parieurs.

— Je prends le mot pour moi, dit l’homme aux cinq cents louis ; nous réglerons cette affaire après le coup.

— Quand il vous plaira.

— Voyons, à qui la donne… à vous, Pitou… Et tâchez de ne pas tourner trop souvent le roi de cœur. De tous les cœurs, reprit-il en regardant de côté Bécherel, qui rongeait son frein, et qui cependant ne releva pas cette allusion à ses avantages physiques.

Non seulement Gustave ne tourna pas le roi, mais il le donna à son adversaire qui fit le point. La partie débutait mal et le coup suivant ne fut pas plus favorable aux associés.

— Deux et un, trois ! marqua l’ennemi.

Gustave faisait triste mine, mais Robert ne songeait plus qu’à la querelle engagée avec le persécuteur de Violette et il attendait impatiemment la fin du jeu pour provoquer cet odieux individu.

Gustave donna pour la seconde fois ; l’autre demanda des cartes et Gustave, hésitant à refuser, s’avisa de consulter son ami.

— Conseille-moi, lui dit-il.

— Non, répliqua Robert qui ne voulait pas prendre sur lui la responsabilité d’émettre un avis.

— Non ? répéta Gustave avec un point d’interrogation.

— Très bien. Alors, je joue, reprit l’adversaire, en abattant trois cartes ; et vous avez perdu, car j’ai la tierce à la dame d’atout. Je n’ai proposé que pour