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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/40

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faire les deux points de refus et à moins que vous n’ayez le roi…

— Je n’ai pas refusé.

— Pardon ! votre associé a dit : non.

— Il répondait à une question que je lui adressais. D’ailleurs, moi seul avais le droit de vous répondre, puisque c’est moi qui tiens les cartes.

— D’accord, mais vous avez répondu aussi un « non » bien nettement articulé. Je m’en rapporte à ces messieurs.

La galerie, à l’unanimité, donna tort à Gustave qui fut obligé de s’exécuter.

Les dix mille francs de Robert y passèrent et les petits joueurs se partagèrent le reste.

— Vous voilà décavé, reprit le vainqueur ; et vous en avez assez, je suppose.

— Je vous joue quitte ou double, dit rageusement Gustave.

— Au comptant ou à terme ?

— Si je perds, vous serez payé demain avant midi.

— C’est contraire à mes principes… mais il n’est rien que je ne fasse pour vous obliger, dit ironiquement l’homme à la barbe rousse.

— Alors, tirons à qui fera.

Robert pensait : cette fois, par exemple, je n’en suis pas. Gustave ne m’a pas demandé si j’acceptais la revanche. La partie s’engagea et Gustave la perdit en trois coups.

— Mon cher, lui dit son adversaire, c’est votre faute. Vous devriez savoir que la victoire reste toujours aux gros bataillons, mais ne vous gênez pas