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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/393

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souvenir de son ancienne pensionnaire, a goûté les raisons qu’il a fait valoir en faveur de ses protégés et elle a consenti à lui servir d’intermédiaire auprès de la mère de Robert. Le consentement a été dur à arracher et il n’a été obtenu qu’après une enquête sévère sur la vie qu’a menée Violette depuis sa sortie de la communauté.

Il serait téméraire d’affirmer que les millions de Mlle Morgan n’ont pas influé sur la décision de Mme de Bécherel ; — en Bretagne, on reconnaît la puissance de l’argent — mais Violette en aurait eu cinquante, avec une tare dans son passé, qu’elle n’aurait pas épousé le dernier rejeton d’une vieille famille de la vieille Armorique.

Elle s’est mariée en automne à Paris et elle a passé l’hiver à Rennes, où chacun lui fait fête.

On rebâtit, à la Prévalaye, le château des Bécherel qui tombait en ruines et les jeunes époux y vivront heureux.

Le groom Jeannic a été promu à la dignité de valet de chambre et raconte aux gars du pays que les filles de Paris sont enjôleuses.

Galimas, ravi d’en avoir été quitte à si bon compte, continue à gagner beaucoup d’argent et à lancer des demoiselles.

Gustave Pitou a eu des hauts et des bas, mais il a tout ce qu’il faut pour se tirer d’affaires dans une ville où les scrupules sont un bagage gênant.

Herminie va épouser, dit-on, un monsieur qui a employé ses derniers billets de mille à acheter un titre étranger. Elle sera comtesse, comme sa mère.

Le colonel a repris son train de vie accoutumée :