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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/57

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— Êtes-vous sourde ? lui cria Bécherel, en frappant du pied.

La coquine recula et le chat, effarouché, s’enfuit dans l’escalier, où il prit position en grondant sourdement.

Qu’é que vous lui voulez à M. Marcandier ? interrogea la mégère.

— Ça ne vous regarde pas. Et puisque vous ne voulez pas me répondre, je monte. Je sais qu’il demeure au troisième. Je trouverai bien la porte.

Et sans plus s’attarder à parlementer. Robert enfila l’escalier, en bousculant Mistigris qui lança un sifflement sinistre et lui passa entre les jambes, pour aller se réfugier dans la loge.

L’abominable portière y rentra aussi en grommelant des injures et après avoir enjambé quelques marches, Bécherel y vit un peu plus clair.

Les carreaux dépolis d’une fenêtre qui devait prendre jour sur une cour intérieure laissaient passez assez de lumière pour qu’il pût distinguer sur le palier deux portes, fermées toutes les deux et probablement condamnées, car elles n’avaient ni serrures ni boutons.

— Singulier logis ! se dit Robert. Cet usurier ne doit pas tirer un gros revenu de son immeuble, car il ne me paraît pas qu’il ait beaucoup de locataires… et si les autres étages ressemblent à celui-ci, il n’en a pas du tout.

Il constata bientôt que le second n’était pas plus habité que le premier et il ne s’y arrêta point.

Au troisième, il se trouva encore une fois devant deux portes qui ne portaient aucune indication, mais il s’aperçut que l’une des deux