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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/71

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— Vous avez tort. Je comprends qu’à votre âge, on aime à s’amuser, mais l’un n’empêche pas l’autre et il faut penser à l’avenir.

— Je vous suis très obligé, monsieur, des conseils que vous voulez bien me donner, mais voici l’heure où je dois me rendre à mon bureau et je…

— Excusez-moi, cher monsieur !… ce que j’en disais c’était dans votre intérêt. Mais je n’ai pas la prétention de vous dicter une règle de conduite.

Et je me reprocherais de vous retenir plus longtemps, puisque M. Labitte vous attend, ajouta Marcandier, en s’effaçant pour laisser passer Bécherel.

Il le reconduisit jusque sur le palier, en lui répétant :

— Toujours à votre service quand vous aurez besoin de moi.

Robert descendait déjà quatre à quatre les marches de l’escalier et il se disait :

— Qu’ont-ils donc tous à me jeter à la tête les charmes et les millions de cette Herminie ? On jurerait qu’ils se sont donné le mot pour me pousser à l’épouser.

À l’étage au-dessous, il se croisa avec la mère Rembûche qui ramenait un serrurier portant sa trousse en bandoulière et il ne s’arrêta point à lui parler, car il lui tardait de sortir de ce sombre logis.

Il revit avec un vif plaisir le jour, assez terne pourtant, qui éclairait la rue Rodier, et il se hâta de regagner des quartiers moins mal habités.

Robert de Bécherel n’avait qu’à se féliciter du résultat de sa visite à Marcandier et il ne pouvait que savoir gré à Gustave Pitou de l’avoir adressé à