Aller au contenu

Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Viens avec moi, dit-il en grimpant vivement l’escalier. Et quoi que je dise ou que je fasse, garde un silence prudent. Je ne te demande qu’une chose c’est de ne pas ouvrir la bouche.

Arrivé sous la colonnade, il obliqua à gauche et conduisit Bécherel au point d’intersection du péristyle, auquel aboutit le grand escalier, et de la galerie qui fait face au nord.

— Reste là, lui dit-il. Tu verras une jolie bousculade.

— Pardon ! je suis venu ici pour souffleter Galimas et non pour assister à des batailles de remisiers.

— Tu le souffletteras plus tard… je te l’amènerai… quand j’aurai liquidé notre opération…

— Ton opération, rectifia Bécherel. Moi, je ne veux pas jouer.

Gustave ne l’écoutait plus. Il venait de se lancer dans la mêlée et il se débattait au milieu d’une douzaine de messieurs qui le savaient bien renseigné et qu’il parvint à écarter pour se précipiter dans la salle.

Robert resta planté sur ses jambes et assez embarrassé de sa contenance.

Des jeunes gens passaient devant lui, un carnet à la main, jetaient un chiffre aux clients groupés sous la colonnade et retournaient en courant se plonger dans la fournaise, qui devait être en pleine ébullition, à en juger par le vacarme qu’elle faisait. Bientôt, il en vint qui remarquèrent ce jeune homme de bonne mine, adossé à une colonne et s’arrêtèrent une seconde pour lui annoncer les cours en mettant leur carnet sous ses yeux,