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Page:Boissonnas, Une famille pendant la guerre, 1873.djvu/304

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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

grandes pertes est un moyen sûr d’ouvrir le cœur et les réserves des pauvres Français ; une intention de flatterie leur fait souvent exagérer le nombre de leurs blessés, flatterie étrange et sinistre comme le temps qui l’a vu inventer. De grandes pertes pour eux, c’est la résistance pour nous ; notre résistance, c’est l’espoir ou tout au moins l’honneur.

Adieu, chère sœur. De quoi demain sera-t-il fait ? dit le poëte ; moi je prédis qu’il sera fait de choses tristes, et qu’il en sera de même de bien des lendemains de ce demain.

De la même à la même.
Thieulin, 11 janvier.

Je n’ai point l’âme jalouse, mais je remarque que, d’après tes lettres, tu es exceptionnellement bien partagée en Prussiens.

Veux-tu savoir comment cela se passe par ici depuis qu’ils y sont de nouveau les maîtres non contestés, car nos pauvres petites troupes ont fui maintenant bien loin vers Connerré ou au delà ? Tu auras une seule journée, celle du 9, par exemple.

Dix-huit hussards polonais qui ont couché dans les communs, ainsi que leurs chevaux, prennent congé