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Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme.djvu/70

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rités… L’eſtime qu’elle faiſoit de M. de Rozane la décida… Elle dit tout. Quoi, s’écria-t-il, voilà l’origine de ce grand fracas ! la découverte eſt excellente ! Il ne me ſera pas difficile de guérir la Marquiſe de ſa prévention… Ce n’eſt pas autre choſe qu’une tracaſſerie de femmelette. Le Comte a fait l’amoureux de Mademoiſelle de Villeprez : il l’a quittée pour notre enfant. Que ce ſoit elle ou lui qui ait commencé, peu importe, je l’ai fort approuvé dans ce changement ; mais la délaiſſée en a ſans doute été furieuſe, & ſon imbécille de mere aura pris, & rendu pour vrai, tout ce qu’elle aura voulu lui perſuader.

Fondé ſur la bonne opinion de notre cauſe, il alla communiquer ſes eſpérances à ſon fils, & ſe hâta d’engager une explication avec ma mere.

Elle l’écouta d’un air qui annonçoit la volonté de contredire, avoua cependant que Madame de Villeprez étoit récuſable à certains égards ; mais ſoutint que le Comte lui avoit marqué une oppoſition trop décidée, pour révoquer en doute ce dont on l’accuſoit envers elle.

M. de Rozane n’oſa objecter ſes attentions pafſſageres, dont le principe connu ne pouvoit qu’ajouter au mécontentement de la Marquiſe. Pouſſé par elle, embarraſſé de