Aller au contenu

Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 38 )

„ Peu fécond en tournures, je m’en remets à vous, pour colorer mon éloignement d’un prétexte vraiſemblable.

„ J’ai prévenu mon pere, que des affaires m’appelloient en Province : laiſſez-lui ſon erreur, juſqu’à ce que je l’aie préparé à recevoir la connoiſſance de la vérité. Quant au Public, qu’il ne la ſache jamais. La mere de ma fille a beſoin de ſa réputation.

„ Que cette innocente créature ſoit miſe dans un Couvent, dès qu’on pourra la ſéparer de ſa nourrice ; j’engagerai une perſonne vertueuſe de s’y renfermer avec elle, pour lui former une ame honnête & un eſprit juſte. Si quelque contradiction de votre part, dérangeoit la ſageſſe de ce plan, je ferois mon devoir, quoiqu’avec répugnance, en m’aſſurant des mœurs de ma fille, par des moyens qui vous ſeroient déſagréables.

„ L’article de l’intérêt n’eſt pas fait pour ſouffrir des difficultés de vous à moi. Je ne veux point m’enrichir de vos biens, & vais prendre les arrangements néceſſaires, pour que vous ſoyez maîtreſſe abſolue de ce qui vous appartenoit, avant que vous portaſſiez mon nom. Puiſſiez-vous, Madame, être moins malheureuſe que je ne l’imagine, & ne jamais éprou-