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Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/177

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tiques qui s’accroîtroient tous les jours en ſe renouvellant.

Réduit à des expédients moins prompts, pour vous rendre de la conſidération, j’ai rempli mon teſtament des témoignages de mon eſtime… Le temps de ſa date, & celui du dépôt que j’en ai fait, atteſteront que ce n’eſt point l’ouvrage de vos ſollicitations.

De grace, ajouta-t-il, ceſſez vos larmes : vous ne devez en répandre ni ſur vous, ni ſur moi ; ſur vous, parce que la mort d’un mari, avec lequel vous ne vous êtes pas trouvée heureuſe, vous rendra maîtreſſe des moyens de le devenir ; ſur moi, parce que mon exiſtence étant inutile à votre bonheur & au mien, elle m’eſt parfaitement indifférente. Finis donc de m’aſſaſſiner, dis-je, en lui mettant la main ſur la bouche ; ou ſi tu veux déchirer mon cœur, plonge-y tout d’un coup un poignard… Le cruel ! qui me parle d’être heureuſe quand il ne ſeroit plus… Sais-tu ce que j’ai ſouffert loin de toi ? Ce que j’ai tenté pour m’en rapprocher ?… Sais-tu ?… Mais non, tu ne fais rien, tu prononces ſur la foi de tes reſſentiments : & bien, écoute, & rougis de ton inhumanité… Je fis le récit de mon hiſtoire, en paſſant légérement ſur les circonſtances défavorables ; j’y joignis le tableau