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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/163

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gie de Giovanni della Grossa, et l’on en déduit la fausseté du fait ; cela n’est pas conséquent ; en vérité, il faut bien avoir la manie des systèmes pour ne pas sentir que c’est bâtir sur le sable que d’en fabriquer sur de si faibles fondements.


LETTRE DEUXIÈME


Monsieur,

Nous avons parcouru rapidement les régions ténébreuses de notre histoire ancienne ; nous voici arrivés au douzième siècle, nos annales commencent à s’éclaircir. À cette époque la tradition, les monuments, ont pu instruire Giovanni della Grossa, notre premier historien, qui naquit en 1378, Pietro-Antonio Monteggiani, qui écrivait en 1525, Marco-Antonio Ceccaldi, qui cessa de vivre en 1560, Cirneo, qui acheva son ouvrage en 1566, Philippini, qui publia son histoire en 1594.

À l’époque où les Corses libres avaient trouvé un refuge dans la confédération de Pise, les Génois abordèrent dans leur île ; l’esprit de la faction et de l’intrigue y arrivèrent avec eux. Armer le fils contre le père, le neveu contre l’oncle, le frère contre le frère, paraissait à ces avides Liguriens le chef-d’œuvre de la politique. S’étant rendus maîtres de Bonifazio, en tra-