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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/162

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de Rome, et à l’autorité de tant d’historiens, dont plusieurs sont contemporains, aux restes de quelques monuments, etc. Contentons-nous de discuter la principale objection.

D’abord, disent-ils, on trouve qu’un Charles, roi de France, a délivré la Corse des Maures. Depuis, l’on voit un Bonifazio, marquis de Toscane, chargé par l’empereur de défendre la Corse ; c’est lui qui est si célèbre par la fameuse descente en Afrique. Après sa mort, l’on voit son fils Adalberto lui succéder et précéder Alberto second, dit le Riche, qui meurt en 916 ; enfin Guido Lamberto succède à Alberto le Riche… Je conviens de tous ces faits, mais je ne vois pas ce qu’ils ont d’incompatible avec ce que nous avons dit des Colonna.

Les papes envoyèrent Ugo en Corse pour la délivrer. Les empereurs étaient, ce me semble, aussi fort intéressés à ce que les Barbares ne s’y établissent pas ; ils donnèrent donc commission au marquis de Toscane de veiller sur la Corse, de la secourir si les Barbares l’attaquaient, et, en conséquence de cette commission, les marquis de Toscane prenaient le titre de Tutor Corsicæ. Cela est si vrai, que, depuis, lorsque les communes eurent pris consistance, l’on voit une comtesse Mathilde, marquise de Toscane, s’intituler Tutor Corsicæ ; cependant elle n’y avait certainement aucune autorité.

L’on relève ensuite quelques erreurs de chronolo-