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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/172

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lando le plus puissant de ses enfants périt sur l’échafaud ; l’amour fit le malheur de cette race. Orlando devint épris de la femme de son frère, et cette passion fut la cause de sa mort ignominieuse.

Quant à Salnese, il prospéra toujours, et toujours faisant le mal. Après avoir trahi son père, il vendit son oncle pour quatre cents écus d’or ; mais enfin ses deux enfants moururent sans postérité et cette mort délivra notre pays d’une race de monstres.


Les Giovannali (1355). — De grands troubles suivirent la mort de Sinuccello ; les différents partis se choquèrent violemment. Les Génois parurent vouloir profiter de cet instant, mais ils manquèrent d’énergie. L’on a peine à suivre les différentes factions qui se partagent la scène, lorsque tout d’un coup l’on voit les Giovannali s’élever d’un vol hardi. Deux frères de la lie du peuple, mais d’un esprit noble, d’un grand courage, tentent la régénération de leur pays ; ils voient que les débris du régime féodal qui s’appuyait sur les lois instituées par les préjugés, dictées la plupart sur les circonstances, mêlées de superstitions romaines, n’offraient qu’une bigarrure dégoûtante, propre à perpétuer l’anarchie. Ils comprirent qu’un palliatif n’était pas de saison. Ils employèrent les moyens les plus forts ; ils prêchèrent les vérités les plus hardies, les grands dog-