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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/173

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mes de l’égalité, de la souveraineté du peuple, de l’illégitimité de toute autorité qui n’émane pas de lui ; ils firent en peu de temps de nombreux partisans, et ils n’étaient pas loin de rallier toute la nation à leurs principes, lorsque le Vatican publia une croisade contre eux, sous prétexte que leur morale n’était pas conforme à l’Évangile ; une armée de croisés marcha contre les Giovannali, qui, après une vigoureuse résistance, furent exterminés jusqu’au dernier avec une telle barbarie, que le proverbe s’en conserve encore : Il a été traité comme les Giovannali.

Pour justifier cette exécrable entreprise, on a eu recours aux armes ordinaires. On a calomnié sans ménagement ; on a dit tout ce qui a été répété depuis sur les protestants de Paris, qu’ils s’assemblaient, qu’ils éteignaient les lumières pour se livrer à leur lubricité. Impostures dignes de leur auteur… Les infortunés Giovannali périrent victimes de la superstition de leur siècle.


Sambucuccio d’Allando (1359). — Le vieux Sambucuccio était un des plus fermes soutiens des Giovannali. Blessé dans le dernier combat que ces infortunés livrèrent, il se réfugia dans une caverne du Fiumorbo, pour pouvoir mourir libre et inspirer à son fils ces sentiments qui portent à tout entreprendre et à braver tous les dangers. Ses leçons fructifièrent, et