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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/179

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Paolo della Rocca (1438). — Après la mort de Vincentellio, le peuple choisit pour lui succéder, Paolo della Rocca. Sa première expédition fut de marcher contre Simone, qui avait pris du crédit : il le battit, le força de se retirer à Gênes. Là, cet infâme citoyen continua à conspirer contre sa patrie ; il entraîna les Montalto, les Fregose, les Adorno, qui aussi peu sages que la Maona, éprouvèrent le même sort ; mais, à mesure que les Corses détruisent un ennemi, il en paraît dix autres : affaiblis par leur victoire même, ne pouvant ni prévenir l’attaque ni profiter de leurs succès, ils se trouvent dans la plus triste position. Si un élément ennemi ne les eût empêchés de l’atteindre, Gênes, superbe repaire ! tu n’aurais pas longtemps insulté à nos malheurs… Pouvoir d’un bras désespéré se venger en un moment de tant d’affronts, d’un seul coup assurer l’indépendance de sa patrie et donner aux hommes un exemple éclatant de justice… Dieu ! ton peuple ne serait-il pas le faible opprimé ?

Dans cette position désespérée, l’évêque d’Aleria ouvrit l’avis d’implorer la protection des papes ; Eugène occupait alors la chaire pontificale. Ravi de cette heureuse circonstance, il envoya un légat en Corse. Les Adorno prétendirent mettre obstacle à ce nouvel ordre de choses ; mais battu, Gregorio Adorno paya par sa captivité les vues ambitieuses de son oncle.