Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plir !… Giocante, consterné, abandonna…… l’île. Ces infortunés, arrivés à Vico, se laissèrent séduire par les manières de Spinola, et, invités à un grand festin, ils furent assassinés au milieu du repas. Cent vingt-sept des plus beaux villages devinrent aussitôt la proie de Spinola ; les flammes les consumèrent.

Giocante et Paolo della Rocca retournèrent dans l’île. Les peuples, indignés, coururent en foule se ranger sous leurs drapeaux. Spinola mourut alors ; il mourut de rage de voir tourner si mal des affaires pour lesquelles il s’était couvert d’infamie.


Tommasino di Campo Fregoso (1464). — Dans leur antipathie frénétique, les peuples élevèrent Tommasino di Campo Fregoso, et, par l’exaltation de ce seigneur génois, ils s’humilièrent. Ainsi, Monsieur, après onze ans, l’Offizio vit toute sa puissance échouer au moment où il croyait avoir, par un assassinat, assuré à jamais sa domination.

Les Génois, qui depuis tant d’années avaient médité notre destruction, faillirent périr eux-mêmes ; et, déchirés par les diverses factions, ils ne trouvèrent point de meilleur expédient que de se réfugier dans le sein du duc de Milan ; ils pouvaient dire avec Thémistocle : Nous périssions si nous n’eussions péri.

L’Offizio céda les forteresses qu’il possédait aux