vit dans ses vieux jours rend sa mémoire plus intéressante ; vaincu, proscrit, errant sur les rochers, il fut inébranlable, et il mourut sans jamais rien faire d’indigne de lui.
Offizio de San-Giogo (1502). — Ainsi, Monsieur,
à force d’intrigues et d’assassinats, l’Offizio parvint à
régner. Le sang de tant de martyrs ne servit qu’à
teindre la pourpre des protecteurs de Saint-Georges.
Paolo della Rocca, Giocante di Leca, Vinciguerra, Giovan
Paolo, Rinuccio, ne brillaient plus à la tête de
la nation : on avait péri, on s’était exilé. L’Offizio, au
comble de ses vœux, régna sans contradiction ; une
longue expérience lui avait appris à connaître l’amour
de ces peuples pour la justice et la liberté ; il
donna donc pour instruction à ses ministres de rendre
la première avec exactitude, et leur accorda la
seconde en prenant les conventions del Lago Benedetto
pour pacte conventionnel de la souveraineté, et
après tant de calamités, les Corses vécurent heureux
de leur tranquillité.
Ils commencèrent à perdre de vue l’idole chérie de l’indépendance, et au lieu de l’enthousiasme qui les transportait autrefois aux noms sacrés de patrie et de liberté, des larmes seules exprimaient ce que ces noms chéris leur faisaient éprouver. La peste vint achever la dépopulation. En moins de deux ans, une grande partie de ceux qui avaient survécu