Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

intrépides insulaires pouvaient mourir, mais non vivre esclaves.


Sampiero di Bastelica. — Le sénat de Gênes, fidèle au plan qu’il s’était tracé, avait sans cesse travaillé et contre l’Offizio et contre les Corses. Il voyait avec plaisir s’entr’égorger des peuples qu’il voulait soumettre, et s’affaiblir une compagnie qui lui donnait ombrage ; mais, dans ces circonstances, il sentit qu’il fallait la secourir puissamment, ou se résoudre à voir recueillir par les Français le fruit de tant de peines et d’intrigues. Il offrit donc ses galères et ses troupes, et sollicita l’empereur Charles V, son protecteur, qui lui envoya aussitôt une armée et des vaisseaux. Vains préparatifs ! Les Corses triomphèrent ; le grand Andréa Doria vit périr dix mille hommes de ses troupes sous les murs de San-Fiorenzo. L’immortel Sampiero battit les Génois sur les rives du Golo, à Petreta ; mais s’étant brouillé avec de Thermes, le roi de France l’appela à sa cour. Dès ce moment nos affaires déclinèrent et ne furent rétablies que par son retour. Après diverses vicissitudes, l’Offizio allait être expulsé à jamais, lorsque par le traité de Cateau-Cambrésis, les Français évacuèrent l’île. Les Corses firent leur paix ; les pactes conventionnels del Lago Benedetto furent renouvelés de part et d’autre, l’Offizio promit de gouverner conjointement avec la nation et de gouverner avec