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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/217

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voyé un de ses lieutenants combattre les Sarrasins ; cela est fort apocryphe. Ce fut Henri II qui, le premier, envoya une armée sous les ordres du maréchal de Thermes, du fameux San-Piétro Ornano et d’un des Ursins ; mais ils n’y restèrent que peu d’années. Le vieux André Doria, quoique âgé de quatre-vingt-cinq ans, reconquit cette île à sa patrie.

L’Espagne, divisée en plusieurs royaumes et uniquement occupée de sa guerre contre les Maures, n’eut de vues sur la Corse que fort tard ; mais elle en fut divertie par ses guerres en Sicile.

Les pièves des terres des communes, Rostino, Ampugnani, Orezza et la Penta, se soulevèrent les premiers contre le gouvernement du sénat de Gênes ; les autres pièves de la Castagnichia, et insensiblement toutes les autres provinces de l’île, suivirent leur exemple. Cette guerre, qui commença en 1729, s’est terminée, en 1769, par la réunion de la Corse à la monarchie française ; la lutte a duré quarante ans. Les Génois ont levé des armées suisses et ont eu plusieurs fois recours aux grandes puissances, en prenant à leur solde des troupes auxiliaires. C’est ainsi que l’empereur d’Allemagne envoya d’abord en Corse le baron Wachtendorf, et plus tard le prince de Wurtemberg ; que Louis XV y envoya le comte de Boissieux, et depuis le maréchal de Maillebois. Les armées génoises et suisses éprouvèrent des défaites ; Wachtendorf et Boissieux furent battus ; le prince de