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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/233

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tionale sur le moine hypocrite qui le dirigeait[1].

  1. Le Précis a été reproduit par M. Kermoysan dans son Napoléon (Didot, édit. 1853) et par le bibliophile Jacob (Œuvres de Napoléon, Delloye, éditeur, 1840.)
    De tous les ouvrages de Napoléon, c’est l’Histoire de la Corse qui a eu le plus de vicissitudes. À l’origine, le jeune auteur comptait la dédier à l’abbé Raynal ; mais il changea d’idée par suite de l’agencement trop inexpérimenté de l’œuvre. En juillet 1789, Bonaparte était en correspondance avec le père Dupuy, ancien sous-principal du collège de Brienne. Sur les conseils de son vieux maître, il refondit complètement son Histoire. Plus tard, projet de dédicace à l’archevêque de Sens, M. de Marbeuf, frère du gouverneur de la Corse.
    La mort de ce prélat le décida à dédier son œuvre à Paoli. Mais les événements se précipitèrent. Paoli s’était jeté dans les bras des Anglais, à la grande indignation de Bonaparte. Le travail en resta là. Nous ne pouvons juger de cette œuvre que par le Précis et les Lettres publiées plus haut.
    On croit que l’une des copies de l’Histoire de Corse, copie ayant appartenu à Lucien Bonaparte, se trouve actuellement à Londres. On la dit annotée et corrigée par Napoléon, avec indication en marge des sources où il a puisé. Ce qu’il y a de sûr, c’est que, en mai 1887, une autre copie autographe a été vendue à l’Hôtel Drouot. La Petite République française, du samedi 24 mai, dit à ce sujet :
    « On vient de vendre à l’Hôtel Drouot, au milieu d’une curieuse collection d’autographes, une pièce réellement précieuse ; c’est un manuscrit autographe de Napoléon Ier, huit pages pleines in-folio à deux colonnes, couvertes d’une écriture fine et serrée. Ce manuscrit contient un passage d’une Histoire de la Corse que Napoléon Ier écrivit en 1790, à Ajaccio.
    « Une des copies de cette Histoire fut adressée à l’abbé Raynal, lequel, émerveillé, la montra à Mirabeau. Le grand tribun jugea que « ce manuscrit lui semblait annoncer un génie de premier ordre ». Malheureusement, les deux copies de cette Histoire furent perdues et il ne reste que le fragment de l’original qui s’est vendu hier 5,500 francs, après avoir été vivement poussé. L’acquéreur est un Anglais. »
    Il ne faut donc pas désespérer, d’après ces indications, de découvrir un jour le manuscrit complet de cette œuvre historique.