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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/245

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Vescovato. Ces accusations sont très peu fondées ; car la première est une conséquence immédiate, c’est un moyen d’exécution de vos projets, et, comme nous avons prouvé que votre conduite était toute simple, il s’ensuit que cette inculpation incidente est détruite.

Quant au défaut du courage, je ne vois pas que l’action de Vescovato puisse l’arrêter ; vous n’allâtes pas là pour faire sérieusement la guerre, mais pour encourager, par votre exemple, ceux qui vacillaient dans le parti opposé. Et puis, quel droit avait-on d’exiger que vous eussiez risqué le fruit de deux ans de bonne conduite, pour vous faire tuer comme un soldat. Mais vous deviez être ému de voir votre maison et celles de vos amis en proie aux flammes. Bon Dieu ! quand sera-ce que les gens bornés cesseront de vouloir tout apprécier ? Laissant brûler votre maison, vous mettiez M. de Choiseul dans la nécessité de vous indemniser. L’expérience a prouvé la justesse de vos calculs, on vous remit bien au delà de l’évaluation des pertes. Il est vrai que l’on se plaint que vous gardâtes tout pour vous, ne donnant qu’une bagatelle aux misérables que vous aviez séduits.

Pour justifier si vous l’avez dû faire, il ne s’agit que de savoir si vous l’avez pu faire avec sûreté. Or, de pauvres gens, qui avaient si besoin de votre protection, n’étaient ni dans le cas de réclamer, ni même dans celui de reconnaître bien clairement le