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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/268

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tés, sous différents prétextes, seraient envahies ; à chaque instant nous serions victimes d’une soldatesque que le pillage réunit sous le même drapeau. Nos meilleurs citoyens seraient emprisonnés et périraient par le crime. Le club relèverait sa tête monstrueuse pour exécuter ses projets infernaux ! Rien de pis que cette horrible idée ; mieux vaut-il s’exposer à vaincre que d’être victime sans alternative.

LE MILITAIRE.

Voilà ce que c’est que la guerre civile, l’on se déchire, l’on s’abhorre, l’on se tue sans se connaître… Les Allobroges !… Que croyez-vous que ce soit ? Des Africains, des habitants de la Sibérie. Eh ! point du tout, ce sont vos compatriotes, des Provençaux, des Dauphinois, des Savoyards ; on les croit barbares parce que leur nom est étranger. Si l’on appelait notre phalange, la phalange phocéenne, l’on pourrait accréditer sur leur compte toute espèce de fable.

Il est vrai que vous m’avez rappelé un fait, c’est celui de Lisle, je ne le justifie pas, mais je l’explique.

Les Lislois ont tué le trompette qu’on leur avait envoyé, ils ont résisté sans espérance de succès, ils ont été pris d’assaut, le soldat, est entré au milieu du feu et des morts, il n’a plus été possible de le contenir, l’indignation a fait le reste. Ces soldats