Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Basses-Alpes, vous savez que presque la totalité a accepté la Constitution.

LE MARSEILLAIS.

Nous attaquerons Carteaux dans nos montagnes où sa cavalerie ne lui sera d’aucun secours.

LE MILITAIRE.

Comme si une armée qui protège une ville était maîtresse du point d’attaque ; d’ailleurs il est faux qu’il existe des montagnes assez difficiles auprès de Marseille pour rendre nul l’effet de la cavalerie ; seulement vos collines sont assez rapides pour rendre plus embarrassant le service de l’artillerie et donner un grand avantage à vos ennemis. Car, c’est dans les pays coupés que par la vivacité des mouvements, l’exactitude du service et la justesse de l’évaluation des distances, le bon artilleur a la supériorité.

LE MARSEILLAIS.

Vous nous croyez donc sans ressources :serait-il possible qu’il fût dans la destinée de cette ville qui résista aux Romains, conserva une partie de ses lois sous les despotes qui les ont suivis, qu’elle devînt la proie de quelques brigands ? Quoi ! l’Allobroge, chargé des dépouilles de Lisle, ferait la loi dans Marseille ! Quoi ! Dubois de Crancé, Albitte seraient sans contradicteurs ! Ces hommes altérés de sang, que les malheurs des circonstances ont placés au timon des affaires, seraient les maîtres absolus ! Quelle triste perspective vous m’offrez. Nos proprié-