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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/276

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n’était plus que de gaze ; votre peuple était bon, mais avec le temps on aurait perverti la masse, sans le génie de la Révolution qui veille sur elle.

Nos troupes ont bien mérité de la patrie pour avoir pris les armes contre vous avec autant d’énergie ; ils n’ont pas dû imiter l’armée de 1789, puisque vous n’êtes pas la nation. Le centre d’unité est la Convention, c’est le vrai souverain, surtout lorsque le peuple se trouve partagé.

Vous avez renversé toutes les lois, toutes les convenances ; de quel droit destituiez-vous votre département ? Était-ce Marseille qui l’avait formé ?

De quel droit le bataillon de votre ville parcourait-il les districts ? De quel droit vos gardes nationales prétendaient-elles entrer dans Avignon ? Le district de cette ville était le premier corps constitué, puisque le département était dissous. De quel droit prétendiez-vous violer le territoire de la Drôme ? et pourquoi croyez-vous que ce département n’ait pas le droit de requérir la force publique pour le défendre ? Vous avez donc confondu tous les droits, vous avez établi l’anarchie, et puisque vous prétendez justifier vos opérations par le droit de la force, vous êtes donc des brigands, des anarchistes.

Vous avez établi un tribunal populaire. Marseille seule l’a nommé, il est contraire à toutes les lois, ce ne peut être qu’un tribunal de sang, puisque c’est le tribunal d’une faction ; vous avez soumis par la