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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/298

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IV

Autre réponse[1].

Paris, le 27 thermidor an 13 (15 août 1805).

Et pourquoi l’ennemi ne vient-il pas ? Nous verrions de qui l’événement châtierait la témérité. Nous connaissons votre généralissime ; nous l’avons vu à Hondscoot et en Hollande ; le tiers de l’armée de Boulogne suffirait pour changer ses audacieuses entreprises en une destruction certaine ; mais quoi que vous en disiez, vous savez comme nous ce que vous pouvez attendre d’une lutte sur terre. Quant à la guerre de mer, vous avez acquis sans doute et vous conservez jusqu’à ce jour une véritable supériorité, mais vous ne l’avez due, mais vous ne la devez, qu’à la trahison. C’est la trahison qui vous a livré trente vaisseaux français à Toulon ; la trahison du prince d’Orange vous a valu douze vaisseaux hollandais ; la trahison enfin a détruit à Quiberon tout ce qui existait des officiers de notre ancienne marine. Malgré ces avantages si odieusement obtenus, et que nous

  1. Un journal britannique avait imprimé cette phrase : « Que l’ennemi (les Français) vienne quand il voudra, il nous trouvera préparés à châtier sa témérité. »