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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/299

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ne vous contestons pas, nos escadres vous attaquent sur vos propres côtes ; le Shannon est bloqué, non par de petits bâtiments, comme vous le dites, mais par une bonne et belle escadre. Vos colonies avaient déjà rédigé leur capitulation et envoyé des agents à Villeneuve pour traiter ; mais ce n’était point là l’objet de sa mission, et malgré les contrariétés qu’il a éprouvées en revenant en Europe, quoique sa navigation eût été de plus de cinquante jours, quoique les vents contraires lui en eussent fait perdre vingt, il a marché sur le corps de vos escadres et opéré sa jonction. Son objet ne fut pas d’attaquer votre commerce, et il vous a fait pour vingt millions de dommages. Dans les Indes, une seule division française a fait sur vous des prises pour une valeur encore plus considérable. Un seul brick du côté des Orcades a capturé tout un convoi de Terre-Neuve. Nos frégates parcourent toutes les mers ; il n’y a pas de jour qu’il n’en rentre quelqu’une dans nos ports, et vous n’en avez pas encore pris une seule. Enfin, vous vous vantiez d’empêcher la jonction de nos flottilles, elles sont toutes réunies ; et quand vous avez voulu vous opposer à leur marche, elles vous ont battus ; vous vous vantiez d’attaquer notre ligne d’embossage, et c’est elle qui plusieurs fois a attaqué vos croisières, loin des batteries, jusqu’à mi-canal et de manière que vos vaisseaux, vos frégates, vos corvettes, ont cherché leur sûreté dans la supériorité