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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/321

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tenant d’une besogne si essentielle et que lorsqu’il y a plus de trente travailleurs, il doit y avoir un d’eux. Mes camarades aussi montrent un peu de jalousie ; mais tout cela se dissipe. Ce qui m’inquiète le plus, c’est ma santé qui ne me paraît pas trop bonne.

J’étais sur le point de faire passer au libraire l’ouvrage dont je vous entretins[1] ; mais le fâcheux contre-temps de la disgrâce de M. l’archevêque de Sens[2] arrivée avant-hier m’oblige à des changements considérables ; il est possible même que j’attende les États généraux[3].

Écrivez à votre ami qui est à Pise ; demandez-lui l’adresse, c’est-à-dire la rue où reste[4] Paoli à Londres, ne manquez pas cette commission[5].

Le triste état de ma famille m’a affligé d’autant plus que je n’y vois pas de remède. Vous vous êtes abusé en espérant que je pourrais trouver ici de l’argent à emprunter. Auxonne est une très petite ville et j’y suis d’ailleurs depuis trop peu de temps pour pouvoir y avoir des connaissances sérieuses. Ainsi du moment que vous n’espérez pas dans notre vigne, je n’y pense plus et il faut abandonner cette idée du voyage à Paris. Si nous avions été à Paris,

  1. L’Histoire de la Corse.
  2. Frère du comte de Marbeuf, gouverneur de la Corse. Ancien évêque d’Autun ; il avait la feuille des bénéfices.
  3. Les États généraux s’ouvrirent à Versailles le 5 mai 1789.
  4. Provincialisme (fréquent en Provence et dans le Dauphiné.)
  5. Bonaparte songeait à lui dédier son Histoire.