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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/357

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votre lettre. Je vous prie de me faire le plaisir de croire que personne ne désire autant votre amitié que moi et n’est plus prêt que moi à faire quelque chose qui puisse le prouver. Si mes occupations me l’avaient permis, je serais venu moi-même porter ma lettre.

Buonaparte[1]

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II

Paris, décembre 1795.

Je me réveille plein de toi. Ton portrait et l’enivrante soirée d’hier n’ont point laissé de repos à mes sens. Douce et incomparable Joséphine, quel effet bizarre faites-vous sur mon cœur ; vous fâchez-vous ; vous vois-je triste, êtes-vous inquiète ; … mon âme est brisée de douleur et il n’est point de repos pour votre ami, mais en est-il donc davantage pour moi, lorsque me livrant au sentiment profond qui me maîtrise, je puise sur vos lèvres, sur votre cœur, une flamme qui me brûle ? Ah ! c’est cette nuit que je me suis bien aperçu que votre portrait n’est pas vous. Tu pars à midi, je te verrai dans trois heures. En at-

  1. Les Lettres à Joséphine (1795-1812) ont été publiées par la reine Hortense en 1823 (2 vol. Pulot, éditeur.)