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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/386

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journée. Ne te dérange pas, cours les plaisirs[1], le bonheur est fait pour toi. Le monde entier est trop heureux s’il peut te plaire, et ton mari seul est bien, bien malheureux.


XXVII

Milan, le 28 novembre 1796.

Je reçois le courrier que Berthier[2] avait expédié à Gênes. Tu n’as pas eu le temps de m’écrire, je le sens facilement. Environnée de plaisirs et de jeux, tu aurais tort de me faire le moindre sacrifice. Berthier a bien voulu me montrer la lettre que tu lui as écrite. Mon intention n’est pas que tu déranges rien à tes calculs, ni aux parties de plaisir qui te sont offertes ; je n’en vaux pas la peine, et le bon-

  1. Pendant que Bonaparte se lamentait ainsi, sa femme se trouvait à Gênes, où l’avait invitée la ville. Le vendredi, on donna un bal en son honneur, au grand scandale du parti catholique et royaliste.
  2. Alexandre Berthier, prince de Neufchâtel, prince de Wagram, duc de Valengin, né en 1753, colonel, major-général de la garde nationale de Versailles en 1789, chef d’état-major sous le général Lückner, général de division en 1792, chef d’état-major de l’armée d’Italie en 1796, puis ministre. Major-général de l’armée, Maréchal de France en 1804, Colonel-général des Suisses, Grand-veneur, Grand-Aigle de la Légion d’Honneur, Vice-Connétable de l’Empire, il fut, en 1814, l’un des premiers à reconnaître Louis XVIII. Assassiné en juin 1815 à Bamberg.