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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/424

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en pleurant, mais de gaieté de cœur et avec un peu de bonheur. Adieu, mon amie, je pars cette nuit pour parcourir mes avant-postes.


LXXXIV

Eylau, trois heures du matin, 9 février 1807.

Mon amie, il y a eu hier une grande bataille ; la victoire m’est restée, mais j’ai perdu bien du monde ; la perte de l’ennemi, qui est plus considérable encore, ne me console pas. Enfin je t’écris ces deux lignes moi-même, quoique je sois bien fatigué, pour te dire que je suis bien portant et que je t’aime. Tout à toi.


LXXXV

Eylau, 9 février 1807, six heures du soir.

Je t’écris un mot, mon amie, afin que tu ne sois pas inquiète. L’ennemi a perdu la bataille, 40 pièces de canon, 10 drapeaux, 12 000 prisonniers ; il a horriblement souffert. J’ai perdu du monde, 1 600 tués, 3 à 4 000 blessés. Ton cousin Tascher[1] se porte

  1. Tascher de la Pagerie, cousin de l’impératrice Joséphine ; sous-lieutenant au 4e de ligne, lieutenant en 1806, officier d’or-