Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/425

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien ; je l’ai appelé près de moi avec le titre d’officier d’ordonnance. Corbineau[1] a été tué d’un obus. ; je m’étais singulièrement attaché à cet officier, qui avait beaucoup de mérite ; cela me fait de la peine Ma garde à cheval s’est couverte de gloire. D’Allemagne est blessé dangereusement[2]. Adieu, mon amie.


LXXXVI

Eylau, le 11 février.1807 ; trois heuresdu matin.

Je t’écris un mot, mon amie ; tu dois avoir été bien

    donnance de l’empereur après Eylau, envoyé en 1808 à l’armée d’Espagne, où il se distingua, capitaine, puis chef de bataillon d’état-major en 1809, il fut ensuite aide de camp du prince Eugène. Mort général de division et grand-maître de la maison de l’impératrice Eugénie. On doit à sa fille, la spirituelle comtesse Stéphanie Tascher de la Pagerie, de curieux Mémoires (encore inédits) sur la cour de Napoléon III.

  1. Corbineau l’aîné, baron de l’Empire, aide de camp de l’empereur, général de brigade.
  2. C’est à Eylau, comme le dit fort bien Sainte-Beuve, dans ses Causeries du Lundi, que Napoléon reçut le premier avertissement du destin. Cette bataille fut terrible. On sait qu’en présence des morts et des blessés, l’empereur s’écria : « Ce spectacle est fait pour inspirer aux princes l’amour de la paix et l’horreur de la guerre. » 500 bouches à feu avaient tonné. Les pertes russes s’élevaient à 32 000 hommes. Un seul fait donnera une idée du carnage. Le capitaine Louis Hugo (oncle de Victor Hugo, — général de brigade en 1833) commandait, dans le cimetière d’Eylau, une compagnie du 55e de ligne qui perdit 81 hommes sur 85. Voyez la belle pièce de vers : Le Cimetière d’Eylau, de Victor Hugo, et l’Histoire de Napoléon par Abel Hugo. (Perrotin, édit. 1833.)