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pense communément. Il vient loger en ville à Tilsitt demain[1]. Adieu, mon amie, je désire fort que tu te portes bien, et sois contente. Ma santé est fort bonne.
CIII
Tilsitt, le 3 juillet 1807.
Mon amie, M. de Turenne[2] te donnera tous les détails de ce qui se passe ici ; tout va fort bien. Je crois t’avoir dit que l’empereur de Russie porte ta santé avec beaucoup d’amabilité. Il dîne, ainsi que le roi de Prusse,[3] tous les jours chez moi. Je désire que tu sois contente. Adieu, mon amie, mille choses aimables.
- ↑ L’entrevue des deux empereurs avait eu lieu le même jour, sur le Niémen. Napoléon était accompagné de Murat, Berthier, Bessières, Duroc et Caulaincourt. Voyez le Mémorial de Sainte-Hélène.
- ↑ Le comte de Turenne, chambellan de l’empereur.
- ↑ Frédéric-Guillaume III fit une piteuse figure à l’entrevue de Tilsitt, et regretta plus d’une fois d’avoir appelé la Russie à son aide. L’armée française fut frappée de son humble attitude auprès des deux empereurs. Un de nos meilleurs anecdotiers militaires, peut-être même le premier de tous, le grenadier Jean-Roch Coignet, plus tard capitaine, se moque pittoresquement du roi de Prusse : « Heureusement que le grand Alexandre était là pour prendre sa défense, il avait l’air d’une victime. Dieu, qu’il était maigre, le vilain souverain ! » (Les Cahiers dit capitaine Coignet, Hachette, 1883.)