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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/72

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VI

Napoléon écrivain, amoureux des genres tranchés, comme il le disait à Goëthe, est un classique. Il est du premier courant, du courant national de notre prose et de nos vers. Joinville, Jean de Meung, Rutebeuf, Eustache Deschamps, Anthoine de la Salle, Philippe de Commynes, Rabelais, Amyot, Montaigne, Mathurin Regnier, Pascal, Molière, Sévigné, La Fontaine, Voltaire, Diderot, Crébillon le fils, Paul-Louis Courier, Béranger, About et Weiss, sont autant de représentants de cette lignée attique ; Musset, Mérimée, Gautier et Flaubert, en descendent aussi. L’autre courant contient de superbes manifestations individuelles : Corneille, Racine, Chateaubriand, Lamartine, Hugo. Il se réclame moins des aïeux de la Grèce et de Rome ; mais il a pour lui les plus grands poètes, à l’exception de Pierre de Ronsard, génie d’ordre composite. Les premiers sont avant tout des prosateurs ; ils sont moins lumineux, mais plus lucides. Pascal est celui de tous qui a le mieux déteint sur Napoléon. « Il y avait, dit Sainte-Beuve, qu’il faut souvent consulter, de la géométrie chez l’un comme chez l’autre. » Leur signe distinctif est une heureuse et parfaite clarté.

Dans la magnifique école de généraux que fit surgir l’é-