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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/17

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nesse, dont il avait été séparé pendant plusieurs années. La dernière voiture, restée libre, où ils prirent place, était un coupé dans lequel ils se trouvèrent en tête à tête, de sorte qu’ils purent continuer leur entretien sans interruption.

— Oui, disait Félicien, à peine étais-je de retour que mes amis et jusqu’à mes connaissances ont songé à me marier. Le moment n’était pas mal choisi ; je revenais un peu lassé, je l’avoue, des caprices de ma vie voyageuse, et encore plus fatigué peut-être de mes amours errantes. Je suis heureux de penser que ma tendresse va désormais être fixée par un devoir, et mes pas arrêtés par un attachement. Je confisque un peu de ma liberté, mais je gagne le repos.

— Ainsi ce n’est pas la passion qui a guidé ton choix ? dit Alphonse Morand.

— Non, j’ai suivi les indications de mon entourage. La fiancée qu’on me présentait me parut charmante ; toutes les convenances d’ailleurs sont réunies dans cette union. La dot de ma femme, plus considérable même que je ne le désirais, n’appauvrit point ses parents. L’estime publique les entoure ; ma belle-mère, un peu lancée dans la haute dévotion, est une