Aller au contenu

Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Elle cesse de causer, il ne faut pas que je me fasse attendre ; on pourrait me devancer auprès d’elle. — Et, se donnant à peine le temps d’achever ces mots, Alphonse Morand se précipita vers madame de Malmont.

Les cérémonies du mariage se passèrent sans entraves et sans incident inusité : une sage ordonnance avait tout prévu ; il semblait même qu’on eût réglé d’un seul coup les détails matériels et les sentiments. Personne ne faisait que ce qu’il devait faire : point d’attendrissement intempestif, de niaises pruderies, de gauches timidités. Le programme s’accomplissait avec la régularité d’une machine bien montée, sans grincer ni gémir, sans s’embarrasser dans aucune complication. Le char des heures était si dextrement conduit, qu’il semblait voler sur une route macadamisée.

Mais parmi tous les personnages qui coopéraient aux convenances de cette fête, il n’en était point qui méritât autant d’éloges que la jeune mariée, toujours gracieuse, aisée, souriante. On ne voyait en elle aucun signe de trouble, d’étonnement ou d’appréhension. Ceux qui en firent la remarque essayèrent de découvrir l’explication de ce phénomène, qui n’est