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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/19

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— Mon cher ami, dit Alphonse Morand, c’est à madame de Malmont que je dois offrir le bras pendant toute la cérémonie ; mais je ne la connais point : peux-tu me l’indiquer ?

— Oui, c’est cette beauté brune que tu vois sous un chapeau de paille couronné de fleurs des champs ; elle est sœur d’Adrienne par alliance, sans avoir le même père ni la même mère : madame de Malmont est la fille d’une première femme de M. Milbert, laquelle l’avait eue d’un précédent mariage. Ainsi ce n’est que par adoption que M. Milbert la nomme sa fille. Au reste il n’y a aucun trait de ressemblance ni morale ni physique entre Adrienne et madame de Malmont. Sous ce rapport, elles sont aussi éloignées que possible de la fraternité.

— Tu ne m’avais pas parlé de cette sœur, qui, à vrai dire, ne t’est même pas parente.

— Dans notre famille, nous en parlons peu ; c’est une femme charmante, et cependant elle jette une ombre légère sur nous : on l’a mariée par à peu près, comme on marie tout le monde, et elle s’avise de se trouver mal mariée. Cela nous menace d’un scandale, dont s’affecte par avance l’irréprochabilité de ma belle-mère.