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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/29

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nons de passer à Bade que je me suis le plus amusée. On a donné un grand bal à la Conversation, et je n’ai point quitté la partie avant trois heures du matin ; j’avais la jolie toilette bleue que tu m’as donnée à mon départ. Mais je n’avais pas mis mes plumes pour coiffure : je les avais remplacées par une couronne de marguerites blanches, cet ornement plus léger convenant mieux à la saison. Je t’avoue, parce que c’est à toi que l’honneur en revient, que j’ai eu beaucoup de succès. J’ai rencontré là madame de Guerville, que j’ai saluée et qui m’a fait le plus charmant accueil. Je l’ai entendue ensuite, pendant que je dansais, dire à une dame qui l’accompagnait : — Quelle charmante femme que cette petite madame Félicien Dautenay ! Elle a été si bien élevée aussi ! Elle danse ce soir ; mais ce matin, dès huit heures, elle était à la messe.

« J’ai été très-flattée d’avoir édifié madame de Guerville, et je voulais, malgré la fatigue de la nuit, aller encore à la messe le lendemain ; mais mon mari n’a point voulu qu’on m’éveillât, quoique j’en eusse formellement donné l’ordre.

« Adieu, chère mère ; je causerais avec toi