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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/35

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je vous assure que, sous ces apparences d’une grandeur morte, on rencontre des vulgarités très-vivantes.

— Est-ce aux jolies brodeuses nançoises que s’adresse cette épigramme ? Vous avez donc contre elles des motifs de rancune ?

— Je pourrais en avoir, mais je suis toujours plus prompte à pardonner qu’à haïr ; je crois même que je leur sais gré de m’avoir appris à connaître ce que j’étais trop portée à estimer de confiance.

— C’est-à-dire que ce sont elles qui vous ont désenchantée de votre mari ?

— Je vois que vous voulez connaître mon histoire ; je vais vous la dire en deux mots : Mon mari est Normand ; mais un oncle, dont il était l’unique héritier, lui laissa de riches propriétés en Lorraine, et c’est pourquoi, un an après notre mariage, nous sommes venus habiter Nancy.

Eugène n’avait alors qu’un défaut : des habitudes oisives. À Rouen, cette manière d’être entraînait peu d’inconvénients. Là, tout le monde travaille, et ceux qui, par exception, ne font rien, s’ennuient à loisir. Aucun plaisir ne s’offrant à mon mari, il était très-assidu