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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/42

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— Je respecte toutes les susceptibilités, même quand je ne les comprends pas.

— Comment ! Félicien, vous trouvez que ce sont là des tableaux faits pour être offerts à l’imagination d’une jeune femme !

— Oui et non. Non, si vous ne savez voir dans la touchante aventure de Simonne qu’une vulgaire intrigue, comme celle qui existerait entre votre femme de chambre et votre cocher. Oui, si vous comprenez qu’il ne s’agit ici ni du code civil, ni des commandements de Dieu, mais de l’art et de la poésie, dont la loi souveraine est le beau.

— Prétendriez-vous que le mal soit moins dangereux pour être plus séduisant ?

— Peut-être, tant il existe de mystérieuses affinités entre le beau et le bien. Jusqu’alors, cette relation intime n’avait jamais été niée, mais il paraît que le secret s’en perd tous les jours. Tant pis, c’est un signe d’abaissement pour l’esprit humain. On ne nous accusera plus de nous perdre dans le bleu : nous croyons maintenant insulter le ciel, quand nous regardons seulement par la fenêtre les papillons voltiger.

— Je suis bien fâchée de l’opinion que je