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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/264

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Nous arrivons à une gare non moins vaste que celle de Lyon. À mesure que nous avançons, la campagne semble s’embellir encore. De toutes parts, sur la colline et par étages, on aperçoit des villages plus élégants les uns que les autres. Ils sont si rapprochés qu’on croirait toujours être dans Lyon ou sa banlieue. Je ne connais aucune capitale dont les abords soient si magnifiques ; cela dure deux à trois stations. Culture parfaite, collines coupées de petites vallées ayant chacune ses châteaux, ses jardins, ses plantations ; puis viennent des vignes, des champs cultivés, et toujours de jolies habitations et des fabriques. — À la quatrième station, cela continue encore.

Nous avons passé deux ou trois petits tunnels. Le temps se remet au beau. Station de Collonge, que j’ai déjà traversée. Même richesse d’habitations et de culture.

À la station suivante, la vallée s’élargit et la rivière s’éloigne, mais à celle de Neuville, nous nous en rapprochons. Toujours des villas, des usines : nous sommes dans la terre promise. Je n’ai vu, en France, de campagne aussi riche et couverte d’autant d’habitations et de fabriques que celle qu’on traverse d’Yvetot à Rouen.

À quatre heures et demie, nous sommes à Saint-Germain-du-Plain. La vallée se rétrécit ; nous suivons toujours la rivière. Au loin, de nombreux villages ou hameaux sur la colline ou à mi-côte.

Voici Trévoux, qui a aussi ses ruines et son quai sur la Saône, mais plus connu au XVIIIe siècle par son imprimerie, son journal, son dictionnaire, ses jésuites et leurs combats contre les philosophes.